Vie et lutte au Chêne Vert : Une victoire pour les habitant-e-s et les collectifs
Cela fait maintenant six mois que des familles Rroms, qui étaient à la rue, ont emménagé dans le bâtiment L3 du 3 rue du Chêne Vert à Saint-Barthélémy d’Anjou.
Six mois aussi qu’un Collectif de syndicalistes pour la solidarité et l’entr’aide (CSSEA) s’est créé pour soutenir cette réquisition de logements de fonction, toujours alimentés en eau et électricité, mais vidée depuis plusieurs mois de leurs occupant-e-s, les Pompiers de la caserne attenante.
Le CSSEA est constitué de militant-e-s de la CGT, de Solidaires, de la FSU et soutenu notamment par l’Union locale CGT d’Angers, Solidaires 49, Sud Collectivités Territoriales et la CGT du CESAME. Ses membres interviennent au Chêne Vert aux côtés de celles et ceux du Collectif de soutien aux sans-papiers (CSSP 49), actif depuis 12 ans sur la question des squats à Angers et ses envions.
Depuis octobre, la vie et la lutte s’organisent au Chêne Vert. Les familles investissent le lieu, l’entretiennent et le défendent, aux côtés des collectifs.
Des cours de français y ont lieu, des activités pour les enfants, une fête de Noël, un atelier théâtre... des réunions pour médiatiser les relations de voisinage ou évoquer en non-mixité la contraception, les violences faites aux femmes...
Hier encore, les habitant-e-s du Chêne Vert étaient expulsables à tout moment. C’est la décision que le Tribunal administratif de Nantes a pris en novembre dernier. Suite à de fortes mobilisations, médiatisées, nous avions arraché au Conseil départemental un sursis pendant les fêtes de fin d’année. Pas d’expulsion pendant Noël, alors que, du fait de l’austérité, les lits du Samu social débordent tout au long de l’année !
Depuis novembre, nous sollicitons les pouvoirs publics (Conseil départemental, Angers Loire Métropole, préfecture) afin de leur faire part de propositions que nous avons à leur faire (village d’insertion, bail précaire...), dans le but de sortir par le haut de cette situation et de mettre un terme à l’enchaînement de réquisitions puis expulsions qui ont lieu à Angers depuis des années.
Face aux difficultés que nous avons rencontré pour dialoguer avec les responsables de ces administrations qui, jusque là, nous renvoyaient uniquement au caractère illégal de l’occupation de locaux vides, nous les avons directement interpellé-e-s au siège d’Angers Loire Métropole, que nous avons envahi, début février.
Début avril, suite à l’information officieuse d’une évacuation imminente du Chêne Vert, la tension est vive chez les habitant-e-s, qu’une expulsion renverrait purement et simplement à la rue. Des rassemblements sont alors organisés tous les soirs au jardin du Mail. Une pétition récolte plus de 200 signatures. Mercredi 12, les habitant-e-s et les militant-e-s envahissent l’Hôtel du département, inauguré le matin même, aux cris de "On veut être reçu-e-s !".
C’est enfin chose faite, puisqu’une délégation d’habitant-e-s et de membres du Collectif de soutien aux sans-papiers est alors reçu par le directeur de cabinet du Conseil Départemental. Les représentant-e-s ressortent le soir même avec une suspension de la décision d’expulsion jusqu’à la fin de l’année scolaire, soit le 7 juillet, l’assurance d’une recherche de logement transitoire, et l’annonce de réunions de travail entre le CD et les collectifs (CSSEA et CSSP) pour mener à bien le projet de bail précaire revendiqué depuis le début.
Nous nous félicitons de cette victoire, fêtée le lendemain au Chêne Vert !
Le Collectif de syndicalistes pour la solidarité et l’entr’aide