Réorganisation au Courrier de l’Ouest, la pilule le passe pas !

, par SNJ 49

Au Courrier de l’Ouest, la réorganisation imposée par la direction ne passe pas auprès des journalistes.

ANGERS (MAINE-ET-LOIRE). Mardi 16 novembre, la direction du Courrier de l’Ouest a présenté au Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, son plan de réorganisation des rédactions. Deux annonces particulièrement brutales ont été fortement discutées par les journalistes du Courrier de l’Ouest, aussitôt la réunion avec la direction terminée.

Un, la direction souhaite fermer la rédaction locale d’Angers, située sur la place du Ralliement, en plein coeur de la cité angevine. Cette volonté n’est pas motivée par des raisons économiques, a avancé la direction, qui parle de mauvaises conditions de travail et d’hygiène.
La direction du Courrier de l’Ouest souhaite rapatrier la rédaction de locale d’Angers au siège du journal, situé boulevard Blanchoin, à la sortie de la ville d’Angers.
Le SNJ et l’ensemble des journalistes du titre ne sont pas contre le déménagement de la rédaction du Ralliement où, il est vrai, les conditions sont difficiles et le lieu rendu peu accessible pour les lecteurs. Mais ils condamnent le fait que la direction veuille quitter le centre-ville d’Angers et donc se couper du lectorat. Le SNJ rappelle que Le Courrier de l’Ouest est LE journal d’Angers.

Deux, en vue de l’arrivée d’un nouveau logiciel confiant la mise en page aux journalistes et non plus aux ouvriers du Livre, la direction veut supprimer la moitié du service des secrétaires de rédaction pour, dit-elle, « remettre les journalistes sur le terrain ». Ces « renforts » sur le terrain concernent trois secrétaires de rédaction (SR) en Deux-Sèvres et six en Maine-et-Loire.
Pour le SNJ, la direction veut casser le statut du SR. En effet, le SNJ avance que la direction du CO ment en parlant de « renforts », car il s’agira, en fait, de surcharger encore davantage les journalistes rédacteurs en leur demandant, en plus de leur travail habituel, de faire du travail de SR et de le mise en page, sans qu’ils en aient ni le statut, ni la rémunération. La suppression du SR entraînera forcément une dégradation de la qualité de l’information et donc du journal.

Dès mardi 16 novembre au soir, le principe d’une grève le lendemain entraînant la non-parution du Courrier de l’Ouest le jeudi avait été envisagée par bon nombre de journalistes, avant d’être écarté.
Réunis jeudi 18 novembre en assemblées générales extraordinaires à Parthenay (Deux-Sèvres) et à Angers (Maine-et-Loire), les journalistes du Courrier de l’Ouest ont mandaté le SNJ afin qu’il réaffirme à la direction leur opposition au plan de réorganisation. Le SNJ a tendu la main à la direction afin que s’ouvrent de réelles négociations sur le sujet.

Dans un communiqué envoyé jeudi 18 novembre à la direction du Courrier de l’Ouest, le SNJ dénonce cette réorganisation imposée qui prévoit le déménagement de la rédaction du Ralliement du centre-ville d’Angers vers le siège du journal, et la suppression de la moitié des effectifs de SR en Maine-et-Loire et en Deux-Sèvres ainsi que le transfert de la charge de travail sur les rédacteurs.
Dans ce même communiqué, le SNJ réaffirme que Le Courrier de l’Ouest doit rester visible en centre-ville d’Angers avec une rédaction accessible ; les rédacteurs doivent se concentrer sur ce qui est leur mission : collecter, puis écrire les informations ; les SR sont chargés de vérifier, valider, mettre en forme cette information.
Toujours dans ce communiqué, le SNJ demande l’ouverture de négociations autour de ces principes et fixe un ultimatum à la direction du Courrier de l’Ouest d’ici à jeudi soir prochain, 18 heures. Passé ce délai, les journalistes utiliseront les moyens qu’ils estiment nécessaires pour faire respecter les principes qu’ils défendent. Des principes récemment paraphés par un accord signé entre la direction de Ouest-France et ses journalistes.

Le Courrier de l’Ouest emploie 95 journalistes en Maine-et-Loire et en Deux-Sèvres. Avec une diffusion payée à 98 623 exemplaires en 2009, il appartient aux Journaux de Loire, composés du Maine Libre (Sarthe) et de Presse-Océan (Loire-Atlantique). Les Journaux de Loire font partie depuis 2006 du groupe SIPA Ouest-France, dirigé par François-Régis Hutin.

Mathieu Fuchs, le PDG des Journaux de Loire, est le gendre de M. Hutin. A l’heure où ce courriel vous a été envoyé, la direction du Courrier de l’Ouest n’avait toujours pas répondu à la main tendue par le SNJ.

Angers, vendredi 19 novembre 2010.

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