Depuis la reprise en main du FN par Marine Le Pen (MLP), le discours libéral-nationaliste, dans la droite ligne de la pensée reaganienne et thatchérienne des années 80, s’est accentué. Sous l’influence de personnalités telle que Florian Philippot, venant de la mouvance souverainiste, le FN produit un discours en trompe l’œil qui vise à ratisser large en utilisant une rhétorique de gauche, sous tendue par un nationalisme exacerbé. En réalité, ce parti fustige de manière formelle les excès du libéralisme mais sans remettre jamais en cause les fondements du système capitaliste. Il prône un bon vieux capitalisme français exploitant une main d’œuvre française.
Si la thématique raciste, relookée par une stigmatisation des musulmans, reste centrale, le FN est à l’offensive pour gagner toujours plus d’audience dans la classe ouvrière mais aussi chez les fonctionnaires, en faisant mine de défendre le service public, et surtout en voulant détruire tout ce qui favorise l’organisation collective autonome des travailleurs-euses via notamment les syndicats.
Le Front National est économiquement et socialement l’ennemi des travailleurs-euses.
Front National et Dette publique
Comme tous les libéraux, le Front National a fait de la dette l’ennemi public numéro 1, la cause de tous les malheurs de l’économie française. Loin de penser qu’il y a une bonne dette, c’est bien le thème d’une dette plombant l’économie française qui est constant dans la thématique du Front National.
Le plan de désendettement que MLP présentait lors des élections présidentielles de 2012, se contentait pourtant d’aligner les chiffres sans préciser clairement les méthodes pour arriver à ce qu’elle projetait. Pourtant en creux, il se dégageait comme pour l’UMP et le PS la même idée, la mise en place d’un plan de rigueur.
La résorption de la dette doit, pour le FN, rentrer à marche forcée dans le schéma idéologique développé depuis des années par le FN : la sortie de l’euro1 et la lutte contre l’immigration. Le total des économies envisagées atteindrait alors 70 milliards d’euros.
La lutte contre l’immigration au centre des théories économiques du FN
Sur les 70 milliards d’économies envisagées, 40 milliards seraient effectués grâce à la lutte contre l’immigration et les dépenses qui y sont liées. Cette partie de son programme s’appuie sur les travaux d’un « économiste », Yves-Marie Laulan qui fait les beaux jours de Radio Courtoisie. L’immigration y est vue sous le prisme des « charges » qui pèsent sur l’État français. Pour notre économiste de supermarché discount, la vision est donc simple : éliminer toute réflexion qui pourrait donner un côté positif de l’immigration sur l’économie française.
Pire, il s’agit aussi de faire des immigré-es les responsables de la stagnation des salaires dans le pays. Ainsi MLP affirmait que l’immigration est « voulue et sans cesse réclamée par le Medef, la Commission européenne et les grands groupes du CAC 40, l’immigration est une arme au service du grand capital ». Bref l’immigration fait subir une concurrence déloyale dans notre propre pays. Comme toujours le FN détourne la colère des salarié-es des vraies cibles que sont les exploiteurs patronaux. Ce sont ces derniers qui fixent les salaires et pas les immigré-es.
De plus, c’est un raisonnement en dehors des réalités pour plusieurs raisons. Premièrement, au vu de la précarité dans les secteurs concernés (restauration, BTP, service à la personne comme les ménages ou aide à domicile) et des salarié-es employé-es, principalement issu-es de l’immigration, la concurrence se ferait plutôt entre les ancien-nes immigré-es et les nouveaux arrivant-es. Loin de faire pression sur le salariat français en général c’est bien sur les immigré-es (qu’ils possèdent des papiers ou non) que pèse la loi de la concurrence.
Deuxièmement, MLP ne pointe que les grandes entreprises et le MEDEF sur l’utilisation de la main d’œuvre immigrée. C’est une aberration et ce n’est pas un hasard. La plupart des entreprises concernées par cette soi-disant concurrence sont des petites structures, ces TPE et artisans dont le Front National, qui, les premiers, ont recours au travail au noir ou dissimulé.
Dans le logiciel raciste du Front National, il s’agit de faire entrer dans le crâne de la population l’équation « ravage » de l’immigration égal insécurité, et de justifier le tout sécuritaire et répressif pour diminuer la dette !
Les patrons, les plus riches et la fiscalité
Le FN voudrait nous faire croire à la disparition de toute trace libérale ou capitaliste qui imprégnait le programme du FN depuis sa création. Le remplacement de Jean Marie par Marine aurait fait apparaître un axe pro-salarié et anti-patronat.
Or, le poujadisme n’a jamais quitté le logiciel FN qui se constitue en défense des petits patrons, un thème déjà présent il y a plusieurs dizaines d’années. C’est aussi pour cela que le FN est pour les dérogations aux 35 heures (même si cela devrait se faire avec une soi-disant augmentation des salaires mais sans contraintes) et le rétablissement de l’apprentissage à 14 ans.
Mais allons plus loin. Le FN est en apparence vent debout contre la finance et les grandes entreprises. Pourtant la rhétorique même du Front National montre que le problème n’est pas tant la finance que son origine : l’utilisation du terme de « finance apatride » ou de « capitalisme financier mondialisée » est là pour le prouver. Ce qui gène le Front National ce n’est pas tant la finance mais cette mondialisation de la finance.
Pour appuyer ce programme soit disant économique en faveur des salarié-es, le Front National développe des mesures sur les suppressions de cotisations sociales, de suppressions d’impôts dans un cadre global de préférence nationale, de fermeture des frontières. Une cohérence idéologique mais pas de cohérence politico-économique.
L’impôt constitue alors une cible privilégiée pour le Front National qui vise notamment les impôts qui « étouffent la libre entreprise et les TPE/PME ». Dans la même ligne le Front National compte supprimer l’impôt sur les Grandes Fortune (ISF) pour restaurer une justice fiscale.
C’est sur cette thématique fiscale, et plus globalement, sur l’intervention de la puissance publique dans l’économie, que le positionnement économique de droite du FN demeure le plus explicite : la thématique de la lourdeur de l’État et de la pesanteur de l’impôt et des « charges » est une valeur sûre du FN : pour Marion Maréchal-Le Pen, « la politique doit être la moins contraignante possible pour être efficace », le candidat des Pays de la Loire dénonce « la spoliation fiscale des entrepreneurs » et appelle à « libérer l’économie de ses pesanteurs », ce qui permet à Louis Aliot de préciser que « non, le programme économique du FN n’est pas d’extrême gauche » et que « le marxisme n’a jamais influencé de près ou de loin notre ligne politique » . Le FN, derrière un discours anti-système qui fustige la financiarisation de l’économie, demeure attaché à une économie de marché d’essence libérale, sans régulation publique et où l’outil de redistribution majeur qu’est l’impôt doit être réduit à sa plus simple expression. Le FN ne porte donc aucun projet de réduction des inégalités et d’émancipation des classes populaires.
Il en est de même sur la question des prestations sociales (logement, formation professionnelle). Pour vendre ces propositions le FN essaye un relooking de son vocabulaire : il est passé de la préférence nationale chère à Jean Marie Le Pen à la priorité nationale . C’est une subtilité sémantique qui s’appuie sur les mêmes ressorts qu’auparavant, et vise à instaurer un apartheid à la française.
Quant aux réponses du FN à la crise écologique, elles sont tout bonnement absurdes. Non seulement il persiste le modèle productiviste mais, pour ne pas avoir l’air de ne rien dire sur le sujet, invente la notion d’écologie patriotique ! On avait remarqué que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières ! Enfin, se borner, comme le fait le FN, à la question de la seule réindustrialisation comme réponse à la crise, est indigente.
Pour le FN, il ne s’agit surtout pas des remettre en cause la logique productiviste et consumériste, ni la propriété privée des grands moyens de production, et ni de défendre la nécessité d’une démocratie sociale qui donne le pouvoir aux salarié-es, aux citoyen-nes de déterminer ces choix de société.
C’est aussi gommer le fait que le développement des entreprises y compris françaises se sont faits sur le dos des pays du Sud en exploitant les ressources locales au profit des économies occidentales.
MLP se présente comme la « candidate anti-système », en défense du peuple, des « laissés-pour-compte » de la crise, mais le projet politique qu’elle incarne est avant tout celui d’un nationalisme exacerbé qui ne remet en cause ni le capitalisme, ni le libéralisme, ni la course au profit, ni la concentration des richesses dans les mains d’une minorité.
Le 7 décembre 2015
Compositeurs, margeurs, relieurs, fondeurs en caractères, les ouvriers du livre ont joué un rôle important de la fin de l’empire à la Commune de Paris.
Fer de lance du mouvement ouvrier tout au long du XIXe siècle, ils ont déjà à leur actif la chute du régime de Charles X en 1830.
Nous retrouvons donc les typographes aux avants postes de la révolution communaliste que ce soit à la tête d’administration comme l’imprimerie Nationale ou en masse dans la Garde Nationale pour combattre les versaillais.
ATTAC 49 & le syndicat Solidaires Finances Publiques
Vous invitent
À une soirée débat, avec Serge COLIN, ex secrétaire général du
syndicat national Solidaires Finances Publiques et Président de
l’UFE (Union des personnels des Finances en Europe).
Comprendre pourquoi et comment, la fiscalité
Européenne « fabrique » l’austérité contre les peuples.
Mardi 15 avril 2014 à 20 heures
Salle du Doyenné à ANGERS (à coté du Chabada)
Un constat :
En Europe, malgré le marché unique, les systèmes fiscaux dépendent toujours des états membres qui se font une concurrence rageuse (le taux normal de TVA est de 15 % au Luxembourg et de 20% en France). Parallèlement, la fraude fiscale y est estimée à 1000 milliards d’euros.
Conséquence : les impôts sur les bases mobiles (capitaux, bénéfices des multinationales, revenus des plus riches…) ont été fortement allégés (De 44,3% à 29,8% entre 1986 et 2006).
En contrepartie, les impôts sur les bases immobiles (ménages, classes populaires, PME…) ont été augmentés, les services publics et les prestations sociales fortement amputés.
Les moyens d’en sortir :
- Mettre en place un serpent fiscal Européen qui permettrait une harmonisation progressive des taux d’imposition.
- Mettre en place une assiette fiscale imposable unique en Europe pour l’ensemble des sociétés présentes dans au moins deux pays.
- Étendre cette fiscalité unique sur les revenus financiers, les transactions financières et l’énergie.
- Organiser la traque à la fraude fiscale.
Pour conclure :
Les moyens existent, qui permettraient de défendre notre modèle social et de reconstituer une
souveraineté publique collective, sur un outil essentiel de redistribution des richesses.
Il y a cinq ans, au 21 de la rue Maillé, un nouveau local ouvrait ses portes. Le 21, abrite la Librairie associative, sociale et subversive Les Nuits Bleues ainsi qu’un atelier professionnel de réparation vélo et une association de promotion de la petite reine réunis sous le nom de La Tête dans le Guidon. Tout ce petit monde gravite autour du comptoir de La Tisanerie où thé et café réchauffent les espoirs communs.
Nous prenions alors le pari qu’il est possible d’offrir un lieu accueillant et ouvert sur la ville mais sans concessions quant à nos valeurs et idéaux d’autonomie et d’émancipation.
Depuis, nous avons tâtonné, ajusté, corrigé, expérimenté, à la recherche d’un équilibre précaire mais riche d’enseignements. Et voilà que nous sommes toujours là. La voix-off d’une émission de télé-réalité décrirait sans doute avec emphase notre quotidien comme une “formidable aventure humaine”. Plus prosaïquement, nous affirmons que mutualiser l’espace pour nos projets respectifs est une bonne occasion de pratiquer la solidarité au quotidien.
Considérez les quelques activités de ce programme comme une manière maladroite mais sincère de vous remercier, en même temps qu’une invitation à continuer de nous soutenir. Enfin, si vous ne nous connaissez pas, voici une bonne occasion de découvrir le 21.
Mardi 25 février, 20h30, conférence-débat
Rarement l’Histoire aura entretenu une image aussi négative d’un personnage universellement connu : Attila. Le “Fléau de Dieu”. On oublie souvent que chef de guerre et fin stratège, il fut aussi toute sa vie un diplomate avisé et l’indéfectible ami du général romain Aetius. C’est cette histoire qu’évoquera Jean-Pierre Tusseau, auteur du livre L’affaire Attila.
Dimanche 09 mars, 15h, glouglou-joujou
Le Maine-et-Loire est limitrophe de huit départements. Peine-et-Gloire est une épreuve qui a pour but de tous les rejoindre à vélo. Ce dimanche, c’est la remise des prix ! Même (surtout) sans avoir participé, venez admirer les plus beaux mollets qui soient. Vous pourrez aussi pédaler grâce à Cyclo Geek ! Éternelle lanterne rouge, risée du peloton, l’équipe Cyclo Geek décide, de se reconvertir. Pour sa survie, elle se voit forcée de proposer un entresort mêlant jeu vidéo et cyclisme d’appartement. Par binômes, vous aurez une minute et demi pour tenter d’emporter la victoire !
Mercredi 12 mars, 20h30, conférence-débat
Créé en 2000, Vinci est vite devenu un des leaders mondiaux des BTP : autoroutes, voies ferrées, industrie nucléaire et aéroports, dont le projet de Notre-Dame-des-Landes. Vinci incarne le capitalisme moderne : discours de façade sur l’écologie et la place de l’humain dans l’entreprise, etc. Cela masque mal des pratiques de prédateur : exploitation de la précarité, proximité avec le pouvoir et quelques ennuis devant les tribunaux. Nicolas de la Casinière viendra nous présenter son ouvrage aux éditions Libertalia : Les prédateurs du béton, enquête sur la multinationale Vinci.
Jeudi 20 mars, 20h30, vidéo-projection
Bernard, ni dieu, ni chaussettes, P. Boucher, 2010
Sur les bords de la Loire, Bernard, 73 ans, cultive en bon-vivant sa vigne et ses amitiés. Il est un gardien de la mémoire, celle de Gaston Couté, poète local de la Belle-époque. Les deux hommes partagent des idées libertaires et la volonté de témoigner sur la condition paysanne des plus humbles.
Samedi 29 mars, 18h, glouglou-blablabla
Apéro de soutien au 21. Comme les oeufs, les temps sont durs, qui plus est, nous nourrissons de grands projets pour le futur.
Samedi 29 mars, 20h30, vidéo-projection
Parpaillon, L. Moullet, 1993, 85 mn.
Chaque année, dans les Alpes, une kyrielle de cyclistes en tous genres montent le Mont Parpaillon (2632 m.). C’est l’occasion de passer en revue la société humaine et ses tics. Un film à la marge, drôle et très décalé.
chezle21.blogspot.com
lesnuitsbleues@riseup.net
contact@latetedansleguidon.net
Horaires habituels d’ouverture :
Mardi, jeudi, samedi : 11h - 19h
Mercredi, vendredi : 11h - 17h45
Du 3 au 8 mars
Lectures de contes non-sexistes réalisées par le Planning Familial 49 dans différents centres de loisirs d’Angers.
Lundi 3 mars à 19h
Causette Féministe "J’ai avorté et je vais bien merci" quelles pressions pèsent encore aujourd’hui sur les femmes ayant vécu une IVG ou souhaitant y avoir recours ?
Au bar Le Challenge Place Pierre Mendès France - Angers
Mardi 4 mars à 20h
Débat animé par la Cie la d’âme de compagnie. Où en est-on de l’égalité femmes/hommes ? Lecture publique théâtralisée de 20min, suivie d’un échange. D’après les textes de Chloé Martin et d’autres auteures ( Ève Ensler, Gloria Steinem...). Le débat abordera les représentations de genre et l’évolution des droits des femmes.
Au Théâtre en bois- Soirée co-organisée par le Planning Familial et la maison de quartier des Hauts de Saint-Aubin
Jeudi 6 mars à 20h
Conférence de Marie-Anne Guéry "Flora Tristan, figure ardente du XIXe siècle (1803-1844)", organisée par la MJC d’Avrillé.
Tarif adhérent-e-s : 3 euros Tarif autre : 5euros
Salle de la Chesnaie (allée des Châtaigniers Avrillé)
Samedi 8 mars 15h
Place du Ralliement
Rassemblement organisé avec le collectif féministe "D’égal à égales"
Rarement l’Histoire aura entretenu une image aussi négative d’un personnage universellement connu : Attila. Le "Fléau de Dieu", celui qui chevauchait à la tête des Huns, le chef de ces Barbares qu’on disait engendrés par des sorcières accouplées à des esprits infernaux, et qui ne s’exprimaient que par des grognements. On oublie souvent qu’Attila, chef de guerre et fin stratège, fut aussi toute sa vie un diplomate avisé et l’indéfectible ami du général romain Aétius. C’est cette histoire qu’évoque L’affaire Attila, livre écrit par Jean-Pierre Tusseau.
http://lesnuitsbleues.blogspot.fr/2014/02/conferencedebat-laffaire-attila-mardi.html